Appropriation sociale et place dans la société

Vestige du soviétisme : une question de justice économique. Pas faux mais trop court donc très abstrait et surtout reste dans le registre de la propriété même si elle est collective. Or l’appropriation ne renvoie pas au verbe « avoir » mais « faire ».

Une question d’identité : quels sont les personnages indispensables à la société ? Jusqu’à il y a peu les « investisseurs », les « employeurs » « là-haut ». Depuis le Covid et mouvement sur les retraites : les soignant/es, les éboueurs, les raffineurs de pétrole, les enseignant/es, les cheminot/es…bref le monde du travail. C’est par lui que nous vivons. Qu’apporte l’appropriation sociale ? Ce n’est pas l’étatisation qui se déroulerait au-dessus de nous, c’est le sens du travail qui change. Un chauffeur de bus, un installateur de téléphone que font-ils si ce n’est de contribuer à faire du lien social ?  En retour, s’ils ont des enfants, les enseignant/es participent à leur bien-être.

Dès lors toutes les « professions » deviennent des échanges de services même si les concernées ne se connaissent pas. A qui la société a-t-elle besoin de s’identifier ? Aux tenants actuels de l’économie ou à celles et ceux dont la présence est indispensable ? Une nouvelle étape dans le processus de se sentir solidaire pas au sens moral mais au sens où nos êtres sont lié/es. Un nouveau processus de socialisation. Ainsi, je suis aussi le résultat de tout ce que je ne suis pas. En prendre conscience ouvre la porte à une nouvelle définition de la citoyenneté qui relève de la communauté au sens plein du terme. En prendre conscience dès à présent permet d’être décomplexé pour réclamer un bon salaire et des conditions de travail humaines. Cela ouvre aussi sur une définition des « besoins » : nous sommes moins dans le registre de la consommation que de ce qui est nécessaire pour jouer son rôle. Cela ouvre sur une nouvelle place du « droit à… ». En prendre conscience interroge sur l’importance abusive qu’ont celles et ceux qui ne sont que les profiteurs du travail des autres.

Pierre Zarka

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