
Traditionnellement ce que l’on a appelé le mouvement ouvrier s’est essentiellement fixé sur la répartition des richesses. Cela a nourrit une approche restrictive devenue caduque.
De l’aube de l’humanité au milieu du XXème siècle le progrès technique a essentiellement prolongé ou amplifié la force musculaire. Il portait une dissociation entre travail manuel (exécution) et travail d’élaboration (commandement). Cela a servi de matrice à la dissociation entre dirigeants et exécutants- normalité qui a pénétré tous les rapports sociaux, y compris de la politique. Depuis la seconde partie du siècle dernier, l’usage des savoirs s’interpénètre de plus en plus avec le faire, surtout depuis la révolution numérique. Cette dissociation élaboration/ exécution donc dirigeant/dirigé/es devient obsolète. Les deux fonctions s’entremêlent de plus en plus et se retrouvent donc de plus en plus chez les mêmes individu/es. Le patronat lui-même demande aux salariés des capacité d’initiatives. Cela dit combien le maintien de tout rapport de domination devient un frein au développement des sociétés. Ce qui met en cause les rapports délégataires.
Comme jamais l’émancipation des individu/es, leur prise de responsabilité sur ce qui les entoure mais aussi à l’échelle du devenir de l’humanité est devenu la clé du développement et même de la survie de cette dernière. L’écologie y contribue participe pleinement. Elle témoigne de la capacité des individu/es à embrasser des enjeux qui dépassent leur périmètre local de vie, et leur durée de vie. Cela rehausse l’exigence de maitrise et donc l’étendue de la démocratie réclamée. En retour, cela nous dit à quel point fonder le développement humain sur la marchandisation est mettre l’humanité en péril.
Le dépassement du capitalisme implique tout ce qui a fait les fondements des sociétés jusqu’à présent : rapports de domination, exploitation… Cela pose en termes plus aigus la reconnaissance de l’autre, des différences comme composantes du tout et donc l’égalité comme support du développement des sociétés. Égalité femmes-hommes et égalité entre les peuples deviennent une nécessité. Nécessité qui ne se résume pas à l’opposition capital-travail même si celle-ci nourrit toutes les dominations et discriminations. Aussi tout mouvement qui est en quête de reconnaissance, d’égalité et d’émancipation participe également de la lutte de classes pour se (nous) dégager du capitalisme et de ses représentations.


