Notre visée “A chacun selon ses besoins”

L’objectif du mouvement ouvrier s’est traditionnellement et essentiellement fixé sur la répartition des richesses. Cela a nourri une approche restrictive devenue caduque. En quoi restrictive et caduque ?

La finalité de l’activité humaine n’est-elle pas de répondre aux besoins individuels et collectifs de chacun·e ?

Mais dans notre société devenue marchande, vendre est l’objectif et toute valeur est d’abord monétaire, c’est la loi du marché qui détermine la production de biens et de services acquis par qui en a les moyens, y compris pour payer les profits et nourrir ainsi l’accumulation et la concentration capitaliste.

Et si on remettait les choses à l’endroit ? En partant de la valeur d’usage : à quoi ça sert, à quel besoin il faut répondre, quelle est l’utilité du bien ou du service, quel intérêt dynamique pour la société… ?

Et en fonction de la prise de conscience de l’utilité individuelle et commune, comment en organiser la production en s’émancipant de la loi du marché : par la gratuité ?

Traditionnellement, on décrète qu’en dehors du marché, tout financement ne peut venir que de l’impôt ; par l’État ou les collectivités territoriales.

Pourtant la sécurité sociale existe, elle est financée par une cotisation prélevée sur la valeur ajoutée par le travail pour créer un fonds qui devrait être géré démocratiquement par les usagers et les salariés qui créent la valeur, ce qui reste à regagner.

Un tel système, adapté, peut être envisagé dans bien d’autres domaines.

Cela permettrait de donner du pouvoir d’achat, en particulier à ceux qui en ont le moins, et d’utiliser la valeur créée à développer une activité économique vertueuse, respectueuse de la nature et utile pour chacun(e) dans la société et qui devrait être respectueuse de la nature.

On passerait ainsi de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins.

Mais cela ne pourra pas se faire sans luttes à la fois revendicatives et politiques, déterminantes pour ouvrir le chemin de l’alternative.

Comme jamais, l’émancipation des individu·es, leur prise de responsabilités sur ce qui les entoure mais aussi à l’échelle du devenir de l’humanité sont devenues la clé du développement et même de la survie de cette dernière. L’écologie y participe pleinement. Elle favorise la capacité des individu·es à embrasser des enjeux qui dépassent leur périmètre local de vie, et leur durée de vie. Cela rehausse l’exigence de maitrise et donc l’étendue de la démocratie réclamée.

Le dépassement du capitalisme implique de s’attaquer à tout ce qui a fait les fondements des sociétés jusqu’à présent : rapports de domination, exploitation… Cela pose en termes plus aigus la reconnaissance de l’autre, des différences comme composantes du tout et donc l’égalité comme support du développement des sociétés. Egalité femmes-hommes et égalité entre les peuples deviennent une nécessité. Nécessité qui ne se résume pas à l’opposition capital-travail même si celle-ci nourrit toutes les dominations et discriminations. Aussi tout mouvement qui est en quête de reconnaissance, d’égalité et d’émancipation participe également de la lutte de classes pour se (nous) dégager du capitalisme et de ses représentations.

Si ce sont « les masses qui font l’Histoire » elles sont les individu·es qui parviennent à se regrouper. Il n’y a de « Nous » qu’à partir des multiples « Je ».

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